Quatrième anniversaire de son remède” miracle :Yaya Jammeh prétend avoir guéri 23 malades du sida”

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Le président gambien Yaya Jammeh dont les titres ne manquent plus pour le qualifier, surprend et séduit (c’est selon). En effet, Alhadji Doctor Yaya Jammeh persiste et signe en ce qui concerne sa découverte d’un remède contre le sida. Pour fêter le troisième anniversaire de cette découverte, on l’avait vu danser du reggae au rythme des sons de l’orchestre de Tiken Jah Fakoly. Mais pour le quatrième anniversaire, fêté il y a tout juste quelques jours, il prétend avoir libéré 23 malades du sida, après les avoir traités, à base de plantes et de sourates du coran, dans son village natal de Kanilai, situé à 120 km au sud-est de Banjul.

Les détracteurs doivent reconsidérer leur position car Yaya Jammeh se prend très au sérieux. Quatre ans après sa découverte d’un médicament contre le sida, il a organisé, à l’occasion du quatrième anniversaire de cette trouvaille, une cérémonie, au cours de laquelle 23 malades qui étaient en soin dans un centre aménagé à cet effet dans son village de Kanilaï, ont été déclarés ” guéris “. Bien dans la peau du praticien guérisseur, le président Yaya Jammeh s’est permis de prodiguer des conseils post-traitements à ces patients, en leur demandant d’éviter une nouvelle infection. Ainsi s’est-il exprimé, s’adressant aux malades : “Etre totalement débarrassé du virus ne veut pas dire immunisé, donc vous avez intérêt à faire attention”. Des plantes et une prière basée sur le coran, voilà la quintessence du ” remède miracle ” contre le sida que le président gambien avait présenté, en janvier 2007, à Banjul, à des diplomates étrangers venus assister à une réunion extraordinaire sur le sujet. Le président gambien précisait qu’il pouvait délivrer de la maladie tout patient qui le désirait, à la suite d’un traitement dont la durée varie de trois à trente jours.

Les scientifiques du monde continuent de douter des méthodes de Yaya Jammeh. Pour avoir osé émettre des critiques ouvertes sur la découverte de Sir Jammeh, la coordinatrice de l’Onu en Gambie avait été déclarée persona non grata. Et l’avertissement de Jammeh n’avait pas tardé à tomber : ” Je guéris le sida et je n’ai aucune explication à donner à ceux qui ne croient pas à ce que je fais, et encore moins à l’Occident “. Depuis lors, c’est silence radio du côté des représentants diplomatiques et d’organisations internationales en poste à Banjul, la capitale gambienne. Pendant ce temps, les nombreux malades du sida, aujourd’hui frappés par l’angoisse existentielle plus que quiconque, espèrent trouver en ce remède le miracle qu’ils ont de tout temps attendu pour se débarrasser de cette maladie qui constitue, à n’en pas douter, la bête noire de la médecine du troisième millénaire. Selon une source établie à Banjul, des milliers de malades se disent prêts à tenter l’expérience. Un souhait qui rencontre le vœu du président gambien prêt à soigner 5000 malades par mois. Nous disons bien 5000, excusez du peu ! Sans compter la durée très courte du traitement : un mois. Difficile à croire ! Mais pourquoi ne le ferait-il pas alors ? Parce que, selon lui, ” ce n’est pas possible à cause du problème d’équipement et du coût élevé du traitement “. Ces propos, relayés par la Pana, relancent le débat sur le sujet.

Cela fait quatre ans que le président gambien refuse de revenir sur ses affirmations. Il fête d’ailleurs l’anniversaire de sa ” trouvaille ” comme la France fête le 14 juillet, avec tambours et trompettes. Lors du troisième anniversaire, en 2010, Yaya Jammeh avait même dansé du reggae en public, lors d’un concert animé par Tiken Jah Fakoly. Pour cette année, il est passé à la vitesse supérieure, en exhibant des personnes ” délivrées ” du sida par ses soins. Au même moment, la communauté scientifique internationale continue de ne pas y croire, précisant même sa peur de voir les séropositifs abandonner les anti rétroviraux au profit d’une méthode de guérison qui pourrait au contraire s’avérer catastrophique pour la santé publique.
Amadou Bamba NIANG

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